Gestionnaire de flux robotique, gestionnaire d’hôpital virtuel, ingénieur nanomédical, responsable du laboratoire de fabrication numérique, technicien d’impression 3D en chirurgie reconstructive, designer hospitalier, conseiller en transition énergétique et écologique ou encore analyste en internet des objets (IdO), parmi les 34 nouveaux métiers listés, certains concernent directement les fonctions support.
« Avec l’arrivée des biotechnologies, de la robotisation et de l’intelligence artificielle (IA), le secteur de la santé connaît des bouleversements comparables à ceux de grandes avancées historiques comme la découverte des vaccins, des antibiotiques ou encore de l’ADN. Ces mutations technologiques et organisationnelles donnent naissance à de nouvelles fonctions qu’il est urgent d’anticiper », fait remarquer l’Anap.
De l’internet des objets aux flux des robots
Alors que l’Internet des objets (IdO) représente les échanges d’informations et de données provenant d’objets physiques dotés de capteurs connectés à un cloud ou un serveur, les hôpitaux pourraient avoir de plus en plus besoin d’analystes en internet des objets. « En France, les solutions IdO concernent surtout la logistique hospitalière (gestion des stocks de médicaments, localisation des matériels), mais ils pourraient évoluer vers des solutions avancées à destination des blocs opératoires et des patients », précise l’Anap.
Le gestionnaire de flux robotiques est garant de l’acheminement par les AGV des armoires à linge, des repas patients et des commandes de pharmacie. Le déploiement de ce métier dans les hôpitaux français « constitue une initiative stratégique prometteuse, capable de transformer les opérations hospitalières, d’améliorer la qualité des soins, ainsi que d’optimiser l’efficacité et la sécurité des flux logistiques ».
Fabrique numérique
Si les Hospices civils de Lyon se sont dotés depuis 2020 d’une plateforme d’impression 3D, les Fab Lab sont encore rares en milieu hospitalier. Pourtant, ils permettent de produire des pièces détachées pour prolonger la durée de vie des équipements médicaux, des modèles anatomiques pour l’enseignement, du matériel sur mesure ou encore des aides techniques pour les patients (lire notre article du 14 novembre 2024) Le responsable de laboratoire de fabrication numérique pourrait devenir incontournable à l’avenir.
Maîtriser les nanotechnologies
De nouveaux médicaments utilisant les nanotechnologies sont développés par dizaines chaque année. Le marché de la nanomédecine a atteint 387 Md€ en 2024 contre 130 Md€ en 2016. « Une croissance qui devrait atteindre 8,5 % d’ici 2030. » La France est un des pays les plus avancés en nanomédecine », souligne l’Anap. De nombreux projets de recherche existent dans les établissements de santé, dans les laboratoires de recherche et au CNRS. Mais la complexité d’utilisation et de fabrication de ces médicaments nécessite « des professionnels qualifiés, spécialisés et formés », des ingénieurs nanomédicaux.
Le design, pour mieux comprendre le besoin
Quant aux designers hospitaliers, ils se développent progressivement en France (lire notre article du 11 décembre 2023). Déjà présents au GHU Paris psychiatrie & neurosciences, aux CHU de Nantes, de Montpellier ou encore de Bordeaux, ils sont aussi appelés « designers en santé ». Ils analysent les situations et conçoivent des solutions qui répondent aux difficultés (aménagements, parcours, logiciels, locaux, etc.) en s’appuyant sur le vécu de toutes les personnes concernées (patients, proches, professionnels) et en les associant à l’élaboration et aux tests.