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Le panier anti-gaspi, nouvelle spécialité du self du CH Angoulême

Depuis le 14 octobre, le self du centre hospitalier d’Angoulême propose à la revente des denrées alimentaires qui n’ont pas trouvé preneur au déjeuner. L’établissement fait coup double avec ces paniers « anti-gaspi » : il réduit encore les gisements de gaspillage alimentaire et par ricochet son empreinte environnementale. Et il propose à ses équipes un moyen de se nourrir à petit prix.

© CH Angoulême

L’arrivée du panier anti-gaspi au CH d’Angoulême, c’est un peu comme une cerise sur un gâteau. Car l’établissement charentais cherche depuis longtemps à limiter le gâchis alimentaire et à valoriser les restes au maximum. « Notre filière biodéchets s’est progressivement mise en place depuis 2016. Tous les services de soins et logistiques, à une ou deux exceptions près, font le tri directement lorsque l’assiette sort de la chambre du patient », rappelle Valentin Guilbault, directeur de la politique territoriale d’achats, des affaires logistiques et du développement durable.

Ne rien mettre au panier

Dans la même logique, le GIP restauration de l’Angoumois, cuisine centrale mutualisée pour le CCAS et l’hôpital (3800 repas quotidiens élaborés en liaison froide), maîtrise ses achats de denrées au plus juste. Depuis 2013, elle fait don des excédents à la Banque alimentaire. « Et si la production prévue est supérieure au nombre de patients hospitalisés, alors les surplus, encore parfaitement consommables, sont servis au self », précise Sophie Martin, responsable qualité du GIP restauration, qui pilote l’opération « panier anti-gaspi ».

Bref, jeter – même occasionnellement – de la nourriture à l’issue du service au self (en moyenne 300 convives au déjeuner, du lundi au vendredi) s’apparente à une hérésie. D’où l’idée de proposer aux agents hospitaliers un panier « anti-gaspi », composé de 3 ou 4 composants (viande, légume, féculent, éventuellement un dessert).

Contenu surprise à prix modique

Présenté lors des semaines européennes du développement durable, le concept a plu d’emblée. « Les retours ont été très positifs. C’était quelque chose qui remontait régulièrement dans les enquêtes de satisfaction que nous pouvons faire auprès des convives. L’attente est très forte », promet Valentin Guilbault.

« Il s’agit d’un panier surprise. Nous communiquons sur le nombre de parts, pas sur la composition et le contenu », précise Sophie Martin.  Modique, le prix retenu a de quoi réjouir le porte-monnaie (2,50 euros pour trois parts). Seul cheveu dans la soupe, le nombre de paniers n’est pas garanti. En effet, la réglementation sanitaire autorise la remise dans le circuit uniquement de certains aliments (ceux maintenus en armoire chaude ou froide en amont du service,  les produits emballés individuellement…).  « Un jour, il n’y aura pas de paniers. Le lendemain, nous pourrons en vendre cinq », illustre Sophie Martin.

Démarré le 14 octobre, le système est simple d’utilisation. Chaque agent hospitalier a la possibilité de télécharger et de créer un compte gratuitement sur l’application Phenix directement depuis son smartphone. Il lui faut ensuite rentrer un code pour accéder aux ventes privées du self. À partir de 13 h 40, il voit s’afficher le nombre de paniers en vente. « À cette heure-là, une grande partie des convives est déjà passée. Les agents du self définissent, en fonction des menus et des tendances, ce qu’il restera », éclaire Sophie Martin.

Ne pas oublier d’apporter ses récipients

Si son frigo sonne creux ou s’il ignore quoi mitonner pour le dîner, l’agent peut effectuer sa commande dès 13h40. Et payer en ligne dans la foulée. Avant d’aller récupérer son panier au self entre 14h10 et 14h30. Il aura soin de ne surtout pas oublier d’apporter ses propres récipients. Car le centre hospitalier ne fournit pas de contenants.

L’équipe du self a été formée à cette nouvelle forme de distribution, spécialement concernant le respect des règles d’hygiène et de la sécurité alimentaire. « Nous avons l’obligation de tracer les aliments que l’on fournit, à quelle heure ils ont été donnés et à quelle température », observe la responsable qualité du GIP.

Valentin Guilbault

Le 14 octobre, lors du démarrage, quatre premiers paniers ont été vendus. Valentin Guilbault insiste sur les multiples bénéfices de l’opération. Naturellement moins de gâchis, un bénéfice environnemental, mais aussi la dimension sociale et solidaire. « Nous voulons aussi que des professionnels de l’hôpital qui ne viennent pas au self, ou qui ne peuvent pas en raison d’horaires décalés, puissent bénéficier de ces repas ». De quoi positionner le CH d’Angoulême au-dessus du panier dans le domaine du développement durable et de la transition écologique.

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