Cosne-Cours-sur-Loire : le premier hôpital Ségur dévoile ses plans

Emblématique des établissements appuyés par le Ségur de la Santé, l’hôpital de Cosne-Cours-sur-Loire, où fut justement annoncé le grand plan de soutien à l’investissement, amorce sa mue. Une reconstruction dont les fondations nouvelles soutiennent aussi une solide réorganisation.

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« Tous les acteurs impliqués dans la vie du centre hospitalier de Cosne-Cours-sur-Loire témoignent de la nécessité d’un nouveau projet porteur d’avenir pour l’établissement. » Entérinant les propos tenus sur site, la lettre d’engagement du 1er ministre de l’époque, Jean Castex, ne laisse aucune place à l’hésitation. Ni aux atermoiements : « La modernisation des différents sites est une urgence… », souligne le courrier en date du 9 mars 2021. Aussitôt écrit, aussitôt fait donc, ou presque : dès octobre dernier était dévoilée l’esquisse du futur établissement dont l’inauguration est espérée pour le printemps 2026.

Une organisation clarifiée

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Membre du GHT de la Nièvre au sein duquel il complète l’offre du CH de Nevers sur le nord du département et vers le Cher, l’établissement bourguignon peine en effet, aujourd’hui, à remplir sa mission : « son développement est actuellement entravé par des bâtiments disparates dont certains présentent un état de dégradation très avancé, ainsi que par une implantation bi-site, davantage dictée par la nécessité que par une véritable stratégie », indique sa directrice déléguée Sandrine Renaudin.

En plus du confort qu’elle va recomposer, la nouvelle écriture architecturale du site devra donc aussi inscrire sur le terrain une organisation clarifiée : d’un côté un pôle sanitaire flambant neuf et, de l’autre, un pôle gérontologique appelé à se déployer par restructuration-extension sur le site historique de l’hôpital, en centre-ville.

Compact et modulaire

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Sur un terrain communal « troqué » » contre un bâtiment hospitalier, le programme à tiroir débutera ainsi par la construction de la structure médicale de proximité, projet que la flambée des prix amène déjà à 31 millions d’euros, soit quatre millions au-dessus de l’enveloppe du Ségur. Accueil des urgences, imagerie, consultations externes, centre périnatal de proximité et hospitalisation (90 lits)… « Pour limiter les surcoûts, la maquette compacte les surfaces dans des lignes sobres en pariant sur l’optimisation et l’évolutivité », pose la directrice hospitalière.

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Directrice de projet au sein du cabinet d’architecte Groupe-6, lauréat du concours, Géraldine Maurice explicite le concept : « l’hôpital à venir présente ainsi des plans de niveaux tramés, des hauteurs sous plafond et des percements qui autorisent une transformation des usages au fil des prises en charge. En cas d’agrandissement par exemple, son dernier niveau, aujourd’hui destiné à l’administration, pourrait servir de réserve foncière à une nouvelle unité d’hospitalisation tandis qu’ailleurs, des extensions ont été pensées pour accueillir un plateau technique ou une unité ambulatoire », développe-t-elle.

Chauffage au bois et panneaux photovoltaïques

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Bien sûr, l’efficacité bâtimentaire porte également un enjeu de durabilité. Conçu à partir d’un hall central qui distribue les services en étoile, le futur hôpital de Cosne-sur-Loire joue d’abord avec la luminosité naturelle, depuis ses chambres aux fenêtres carrées de 180 cm toutes orientées sur la zone pavillonnaire jusqu’à ses murs revêtus de briques blanches, lesquelles garantissent de surcroît une simplicité d’entretien.

Anticipant la norme RE 2020 qui devrait s’imposer aux hôpitaux en 2023, la construction travaille par ailleurs sa performance énergétique et environnementale : chauffage bois via la chaudière de la ville, panneaux photovoltaïques, toiture végétalisée, parements bois biosourcés dans le hall et les chambres…

Le BIM en prime

Et, « afin d’optimiser le processus de construction, aménager au mieux les espaces, garantir au site le meilleur suivi technique et favoriser sa maintenance tout au long de son cycle de vie », la direction compte bien s’adjoindre les services d’une modélisation BIM, ainsi que le souligne Sandrine Renaudin.

« Sur 47 500 m2, l’idée est, en résumé, de déployer un hôpital accueillant pour le personnel et le public, sans grandiloquence mais attaché à la simplicité des détails, avec toutes les qualités au bon endroit », synthétise joliment Géraldine Maurice… Un hôpital symbole du Ségur et incarnant donc le renouvellement de la médecine de proximité.

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