Le CH Paray-le-Monial ouvre son self aux patients

Parce que la restauration hospitalière ne doit plus réduire la convivialité à sa portion congrue, le centre hospitalier du Pays Charolais Brionnais ouvrira cette année son self à certains de ses patients autonomes. Une expérimentation menée parallèlement à deux autres établissements dans le cadre de l’appel à candidature national « Repas à l’hôpital » visant à manger et servir mieux pour guérir plus vite.

© I.Lagoutte-CH PCB

« Transformer l’expérience du repas à l’hôpital ». Lancé en 2019 par le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le ministère de la Transition Écologique, le projet « Repas à l’hôpital » expérimente depuis plusieurs actions visant à améliorer le niveau de nutrition et de satisfaction des patients sans pour autant augmenter les dépenses en restauration. Ainsi, comptant aux trois établissements de santé retenus par la démarche, l’hôpital du Pays Charolais Brionnais (aujourd’hui 682 lits sur 5 sites, 2 400 couverts par jour en liaison froide) ouvrira prochainement son self aux patients autonomes.

Plus de choix pour les uns, moins de charge pour les autres

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Déjà très engagée en ce domaine, notamment par des productions maison avec 23 % d’achats Egalim dont 10 % de produits bio ou encore la création de menus saveurs (patients en chimiothérapie ou en soins palliatifs), l’équipe veut, en effet, profiter du réaménagement de cet espace initialement réservé aux personnels pour y accueillir les personnes hospitalisées pour une journée ou une demi-journée d’examen. « Si l’alimentation est un soin, on a trop longtemps oublié que le repas constitue aussi un temps de pause dans le cadre médical », pose d’entrée l’ingénieure hospitalière en charge de la restauration au sein de l’établissement saône-et-loirien, Isabelle Lagoutte.

Et la responsable d’interroger : « Dès lors, pourquoi exiger des patients valides de passer ce moment seul dans une chambre et leur imposer un plateau plutôt que leur offrir le choix ? » La solution ne répond d’ailleurs pas qu’au goût des personnes hospitalisées :  « elle allège aussi l’assiette des dépenses en contribuant à réduire le gaspillage et en allégeant la charge des agents dans les services », souligne la responsable.

Le même coût qu’en chambre

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Identifiés à l’entrée et enregistrés dans une caisse autonome via leur bracelet, ces « convives d’un jour » pourront donc combiner leur menu à partir des cinq mêmes composants que ceux proposés aux salariés de l’établissement (entrée, deux protéines, deux légumes ou féculents, fromage et dessert), le tout au coût de revient d’un plateau en chambre, soit 5,59 euros. « En effet, chambre et self disposent des mêmes matières premières, seuls les modes de cuisson et de présentation diffèrent », développe Isabelle Lagoutte. Quant aux accompagnants éventuels, ils seront également bienvenus contre règlement, en borne d’entrée, du prix d’un repas extérieur (9,80 euros).

Montée en puissance progressive

Commandés par le service du patient la veille ou le matin même, ces repas particuliers ne devraient pas toutefois pas dépasser la quinzaine quotidienne. En effet, si le manque d’emplacement disponible à la création d’un espace dédié a commandé la cohabitation entre personnels (environ 200 passages quotidiens) et patients, il ne s’agit bien sûr, ni de nuire, en aval, à la fluidité du service, ni d’excéder, en amont, le dimensionnement de la zone de production réservée au self. « Avec une montée en puissance progressive à partir des seules patientes de maternité dans un premier temps, nous revisiterons donc la démarche au fur et à mesure », explique Isabelle Lagoutte, ajoutant dans un sourire : « entre trop et pas assez, tout l’art est de trouver le juste équilibre, comme en cuisine ! »

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