Phare éclaire la route des achats complexes

Parce que la, voire les crises, ont modifié le paysage, le programme Phare retouche son tracé pour garder le cap d’une « supply chain » toujours plus efficace. Et – en première mondiale – fait des achats à leviers complexes le nouvel instrument de cette navigation stratégique.

Comme chaque année, la DGOS a profité de SantExpo pour faire le point sur Phare et livrer sa feuille de route… La pandémie a affirmé la fonction achat comme « un véritable acteur capable d’apporter de la valeur ajoutée », et la commande publique « un levier permettant de nourrir des sujets de durabilité ou d’approvisionnements souverains », a introduit le responsable du programme ministériel, Raphaël Ruano. Aux côtés des axes de travail « historiques », de nouveaux enjeux ont donc émergé pour « porter une nouvelle politique publique », « qui ne portent plus directement sur les questions de passation de marché, de performance économique ou de soutien logistique », a-t-il souligné

Sémaphore se déploie

Raphaël Ruano

Afin de relever ces nouveaux chantiers qu’illustre un logo revisité, certaines dynamiques relèvent du classique : mieux accompagner les acheteurs dans leurs achats d’innovation, partager l’information pour favoriser les achats durables, inciter à une intégration plus forte des achats et de la logistique ainsi qu’à la rationalisation les infrastructures et processus… Toutefois, Phare porte aussi un nouvel outil et, plus encore, une nouvelle méthode.

Ainsi, lancé depuis trois ans, le projet de SI achat Sémaphore, ira plus loin dans l’harmonisation des outils généraux (GEF…) pour « un meilleur repérage et une meilleure aide au pilotage » de tous les acteurs de la supply chain. Après le GHT Hainaut Cambrésis pilote, une quinzaine de GHT devraient, eux aussi, déployer ce SI d’ici la fin de l’année via Ivalua, solution retenue par les régions elles-mêmes parmi les sept éditeurs en lice.

L’achat change de paradigme

Mais le métier est surtout invité à changer de technique en passant aux achats à leviers complexes : « On n’achète plus un produit, on achète un résultat », résume Raphaël Ruano. La méthode, qui n’existe encore « nulle part dans le monde » selon le responsable, consiste à rémunérer l’industriel (mécanisme de bonus/malus) en fonction des résultats effectifs comparés aux attendus : taux d’infection pour des sutures antibactériennes, retours patients (Proms, pour patient-reported outcome measures) pour des implants de cataracte… Travaillés avec l’Anap et les soignants, ces marchés spécifiques devraient être déployés « au plus vite », avec l’appui des centrales d’achat, sollicitées pour les « prémâcher ».

150 familles concernées

De fait, sur les quelque 150 « cibles » susceptibles de relever demain de cette approche  (marchés externalisés de blanchisserie et restauration, parc d’équipements ou infrastructures et soins), une trentaine serait l’objet de premiers marchés dès fin 2023. Néanmoins, la nécessité préalable de collecter suffisamment de données patients afin de disposer de statistiques solides face au risque contentieux repousse les contractualisations plus sensibles à la fin de l’année suivante, le temps d’élaborer avec l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) la plateforme idoine.

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