Florence Le Pallec, ex-infirmière à la direction des achats

Vingt-sept ans infirmière. Et puis l’idée lui est venue que son expérience pouvait rendre service à des postes de direction. Ce qui l’a poussée à faire un pas de côté. Florence Le Pallec est désormais la nouvelle directrice aux achats de l’EPSM de la Sarthe. Aussi en charge de l’ambulatoire et de l’addictologie.

 

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En 2015, Florence Le Pallec a voulu approfondir la dimension éthique, associée au droit de la santé, pour sa pratique au sein de l’équipe mobile de soins de support et de soins palliatifs du CHU de Nantes. Elle était alors la seule infirmière de l’équipe mobile aux cotés de médecins, de psychologues et d’une assistante sociale.

Après 25 ans, dans un métier « qui l’a passionnée », elle a envisagé une nouvelle orientation. Entamé un diplôme universitaire d’éthique et décision en santé publique. Etudié sur son temps personnel.

« J’aurais pu m’intéresser à l’éthique clinique. J’en avais déjà une expérience quotidienne. J’ai voulu faire un pas de côté et m’intéresser à l’éthique dans le cadre des décisions en santé publique. Pour acquérir de nouveaux outils et une vision élargie », explique-t-elle.

« Mon profil de soignante… »

Elle a poursuivi par un master à l’université de Rennes. Qui l’a conduite à l’idée de tenter le concours d’entrée de la toute proche École des hautes études en santé publique (EHESP). « Riche de mon expérience, pourquoi ne pas continuer à un poste de direction ? Mon profil de soignant pouvait sans doute y apporter quelque chose », indique-t-elle.

Florence le Pallec entame le cycle préparatoire au concours d’entrée de l’EHESP en 2019. Elle le réussit et y entre en 2020, en ressort donc diplômée l’été dernier. Elle passe les entretiens d’embauche en septembre. « Quand on postule sur un volet achats, ce n’est pas exclusif d’autres domaines », indique-t-elle. Trois entretiens de recrutement plus tard, avec le DRH, le directeur des finances puis la directrice générale de l’EPSM de la Sarthe, la voilà choisie. Et depuis le 2 janvier elle est directrice achats et directrice déléguée dans deux pôles, l’ambulatoire et l’addictologie.

Quarante lieux-relais

« L’ambulatoire, c’est le pôle regroupant le plus de structures à l’EPSM », indique-t-elle. La Sarthe dispose de deux fois moins de psychiatres que la moyenne nationale (12 pour 100 000 habitants pour une moyenne nationale à 23). Elle n’échappe pas non plus à la pénurie de médecins généralistes. Le développement de l’ambulatoire apparaît comme une solution importante. Pour que les patients évitent le recours aux urgences et à l’hospitalisation.

Le pôle ambulatoire de l’EPSM comprend une quarantaine de lieux-relais dans le département : centres médico-psychologiques (CMP), hôpitaux de jour et centres d’accueil thérapeutiques à temps partiel (CATTP). S’y ajoutent les soins à domicile, l’accueil thérapeutique dans les familles, les réponses téléphoniques, les accueils physiques en urgence et les équipes mobiles.

Les achats se transformeront

L’accès aux soins psychiatriques n’est plus garantie dans tout le territoire. L’EPSM a cette égalité à rétablir. C’est pourquoi son plan stratégique en 70 projets à mettre en œuvre d’ici 2025 organise une révision complète de son offre :  plus de prévention, de repérage précoce, de formation pour prendre en charge les personnes et éviter une dégradation de leur situation. Des plus jeunes jusqu’aux personnes âgées. Tout est à réinventer avec au centre, un plus grand déploiement d’équipes mobiles.

Dans ce schéma, Florence Le Pallec jouera un rôle particulier à la direction des achats. « Nous participerons au mouvement global. Nous étudions actuellement comment le service achats peut se transformer pour répondre au mieux aux besoins de nos structures dans ce moment de grande transition tant en intra qu’en extrahospitalier. En commençant par vérifier si l’organisation des achats de l’EPSM est bien en résonnance avec celle du GHT, notre principal acheteur à travers ses 21 filières d’achat. Nous poursuivrons par ailleurs activement ce travail de co-construction des marchés au plus proche de nos besoins spécifiques. Notre service achats se modifie avec le souci de la mise en place d’une organisation lisible et optimale. »

L’accompagnement, sa grande affaire

L’ancienne infirmière ne s’inquiète pas du résultat final. « J’arrive dans un moment de transformation. Une volonté générale de sortir de cette situation difficile s’exprime tant chez les professionnels que chez les usagers. A l’EPSM, nous avons un objectif : faire aboutir l’ensemble de nos projets au profit des patients, malgré la situation de départ, et cette force collective nous anime. »

Elle y trouve d’autant plus de motivation qu’elle renoue, d’une certaine façon avec l’accompagnement des patients qui a été la grande affaire de sa vie professionnelle. « J’ai beaucoup aimé le travail en équipe centré sur les besoins du patient, sur l’accompagnement des familles mais également l’accompagnement des équipes soignantes. Je retrouve ici cette dynamique. Nous avons sans doute des points de vue et des approches différentes et c’est ce qui fait notre richesse. J’apporterai ma pierre à l’édifice. Je connais la relation au patient, les contraintes des soignants. Nous prenons le bon chemin tant que le patient reste au cœur du dispositif ! ».

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