« Relations fournisseurs, responsabilité sociale, économique et environnementale, réflexion en coût complet… En défrichant les voies d’une nouvelle performance, la fonction achat s’avère un formidable éclaireur pour l’ensemble des directions hospitalières. Dès lors, comment ne pas être séduit par ce secteur qui croise ainsi la rigueur du gardien juridique à l’inventivité du pionnier », pose Antoine Brotons, avec enthousiasme. Pourtant, si la santé a toujours constitué la ligne d’horizon professionnel du jeune homme, aujourd’hui âgé de trente ans et désormais directeur des achats du GHT des Yvelines Nord, rien ne le prédisposait à rejoindre celle-ci par le chemin des achats.
Au cœur du moteur !
« En fait », concède-t-il, « mon appétence était, à l’origine, clairement circonscrite au droit et au défi de sa technicité appliquée à la santé, d’où un cursus associant un master 2 de politiques publiques validé à Sciences Po avant d’intégrer l’EHESP ». Mais l’École rennaise lui réserve ses surprises. La rencontre, d’abord, avec Germaine Poinso-Chapuis, figure tutélaire de sa promotion, « première femme ministre de plein exercice de notre République en 1947 qui va porter une vision nouvelle de la santé dans un pays où reconstruction rime encore avec restrictions », décrit le nouveau directeur.
Les deux années de stage réalisées auprès de la directrice des achats et de la logistique de l’Hôpital de Poissy-Saint-Germain-en-Laye feront le reste, « me convaincre définitivement qu’achats et logistique sont bien, dans le contexte actuel, au centre des sujets qui font la stabilité et l’attractivité d’un établissement hospitalier », résume l’intéressé.
La rigueur de rigueur
Le premier poste, décroché en janvier dernier, sera donc bien celui d’une direction achats au sein du GHT Yvelines Nord, adjoint à la directrice du Pôle logistique, hôtellerie,achats, biomédical des centres hospitaliers de Poissy/St-Germain-en-Laye, Mantes-la-Jolie et Meulan-les-Mureaux. Le périmètre est idéal pour un début : « un GHT de dimension accessible, avec trois des six établissements membres en direction commune et un collectif très chaleureux », décrit Antoine Brotons.
Pour autant, les objectifs de travail ne manquent pas de hauteur : « fluidifier nos circuits, sécuriser toujours davantage nos marchés (à hauteur de 145 millions d’euros annuels) et progressivement adopter une approche en coût complet où s’intègre la dimension responsable », indique le nouveau directeur. Et de soudain mesurer, devant cette feuille de route, « toute l’importance de la rigueur méthodologique acquise au cours d’un stage en cabinet conseil ».
L’équipe porteuse d’une culture collective
Toutefois, quel serait le poids de compétences déployées dans une mauvaise ambiance ? « Pour réussir ce challenge collectif d’une nouvelle performance, stratégique et organisationnelle, plus essentielle encore est donc la dynamique interne », pose sans détour le jeune encadrant.
À la tête d’une vingtaine de personnes dont une dizaine d’acheteurs dédiés aux produits généraux, aux produits médicaux ou aux travaux au sein de chaque établissement, Antoine Brotons a donc fait de l’équipe – restauration et approvisionnements compris – sa « toute première préoccupation. ».
« Sens des missions, management participatif, qualité de vie et bien-être au travail… L’engagement n’est jamais acquis et doit donc bénéficier, en continu, d’un environnement propice à son développement », argumente-t-il, espérant même faire de la direction qui lui a été confiée « le modèle d’une démarche terrain collective inspirant la culture d’un GHT ». Ou comment, là encore, faire des achats un pionnier.
