Une crèche inter-entreprises au CH de Saintonge

À Saintes, une crèche inter-entreprises vient d’ouvrir près de l’hôpital de Saintonge. En réservant 20 des 40 places du projet, le CH a pesé lourd dans la balance pour la concrétisation de cette structure qui contribue à mieux concilier vies personnelle et professionnelle et à la qualité de vie au travail.

Les quelque 2000 salariés du Centre Hospitalier de Saintonge à Saintes (Charente-Maritime) peuvent désormais demander à bénéficier de la crèche inter-entreprises ouverte à la porte de l’établissement début septembre.

Jusque-là, le projet de crèche était un serpent de mer. De mémoire interne, l’ambition de trouver une solution de garde remontait aux années 90… Plus récemment en 2013, la Communauté d’Agglomération (CDA) de Saintes avait sollicité l’Union départementale des associations familiales (Udaf) pour mener une étude sur les besoins. À l’époque, trop peu d’entreprises étaient prêtes à s’engager suffisamment pour financer des berceaux.

Un engagement pour le financement

Dans le cadre d’une nouvelle étude en 2017/2018, l’hôpital a finalement dit banco en réservant 20 des 40 places du projet. De plus, « un bailleur social a mis une parcelle à disposition du CH, qui l’a lui-même rétrocédée à l’Udaf 17 pour un euro symbolique », explique Nicolas Eriau, secrétaire général l’Udaf 17 à l’initiative de cette création avec la CDA, et désormais gestionnaire de la crèche. Voilà comment a vu le jour le « Multi accueil Les P’tits drôles », face à l’internat.

L’hôpital a donné son accord pour financer 20 places (à 11 000 € bruts par an le berceau) dans le cadre d’un contrat annuel renouvelable par tacite reconduction. Mais finalement, l’implication budgétaire prévue se montera à moins de 165 000 euros annuels, en raison d’une aide de la CAF à hauteur de 30 %. De son côté, l’Udaf finance la construction et l’équipement pour un budget de près de 2 M€ avec l’aide de la CAF (autour de 450 000 €) et un emprunt.

Une volonté sociale

Fabrice Leburgue

L’investissement consenti par l’hôpital reflète la volonté sociale du directeur de l’hôpital, Fabrice Leburgue. Il s’est impliqué personnellement en assistant à l’essentiel des réunions de suivi du projet, en collaboration avec son directeur des ressources humaines Lionel Vergé. « C’est une charge nouvelle qui nous semble extrêmement faible au regard des bénéfices pour les salariés et pour l’institution. De fait, cet outil peut attirer des professionnels et le territoire en a besoin. C’est aussi un moyen de concilier vies personnelle et professionnelle. Par ailleurs, la sociabilisation précoce des enfants peut limiter les écarts de niveau éducatif entre les familles », égrène celui qui avait fait l’expérience d’une crèche hospitalière dans l’établissement qu’il pilotait précédemment, dans le Nord de la France. « Un outil partagé limite les risques. Les investissements n’ont pas été portés par l’hôpital », remarque le directeur, arrivé dans la région en 2016 sans en connaitre les besoins de garde.

Pratiquement pas de fermeture

Nicolas Eriau

Le bâtiment de 550 m² flambant neuf est destiné à des enfants de 10 semaines à 4 ans. Il est ouvert à la garde de 6 h 30 à 19 h 30, du lundi au vendredi. « Faire du H24 aurait fait monter les prix. Étendre davantage l’amplitude horaire ne serait pas satisfaisant pour le rythme de l’enfant. Enfin, on a remarqué dans une autre crèche que le samedi est finalement peu utilisé », précise Nicolas Eriau. Le taux horaire appliqué au personnel hospitalier est calculé, comme pour tous, en fonction des ressources du foyer et de sa composition, selon un barème défini par la CNAF.

« Autre particularité des lieux, il n’y aura pas de fermeture annuelle hormis à Noël – période où souvent l’un des deux parents ne travaille pas -, quelques ponts et quelques jours pour la formation ». Pour favoriser l’éveil des enfants de plus de 15 mois, les parents sont tenus de déposer leur bambin avant 9 h 30 afin qu’il puisse participer aux activités. Ils sont aussi priés de ne pas venir le récupérer entre 11h 30 et 12 h 15 dans le but de faciliter les conditions de la prise du repas.

Résultat, la crèche a démarré en ouvrant 30 berceaux pour se roder. Elle a déjà rencontré son public. « Nos 20 places sont toutes prises dès la première année et nous commençons à avoir des demandes pour ensuite. Nous ferons peut-être évoluer nos réservations », se réjouit Fabrice Leburgue.

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