Dernière journée des assises de son organisation, à Vannes, ces 6 et 7 juin. Jean-Remy Dumont, président de l’UDIHR reprend la formule de Jacques Chirac : « la maison brûle et nous regardons de côté ». Sur la scène du Palais des congrès, Geneviève Pressé, responsable restauration du GHU Henri Mondor, vient de présenter l’initiative lancée par l’UDIHR comme pour sonner l’alarme.
Dix mille euros pour accompagner un projet innovant et émergente qui aide la restauration hospitalière à être plus efficace et responsable sur le sujet du développement durable. Une action que l’organisation souhaite réitérer tous les ans.
Appel très ouvert
Ce premier appel à projet se veut très ouvert. Pas seulement aux établissements de santé mais à « toute personne morale, tout consortium d’acteurs, toute entreprise, susceptible de remettre en cause nos pratiques et qui apporte des solutions bénéficiant au plus grand nombre ». Des initiatives présentées aux prochaines assises de l’UDIHR, au printemps prochain.
Jean-Rémy Dumont, président de l’UDIHR © HH
« Nous devons bouger », souligne Jean-Rémy Dumont. Plusieurs tables rondes et conférences le laissaient pressentir pendant ces deux jours. Alexis Patissier, du cabinet conseil Shadow Santé, a rappelé que le secteur de la santé était responsable de 8 % des rejets de gaz à effet de serre en France (rapport « Décarboner la santé pour soigner durablement » du SHIFT Project).
Dans ces 8 %, 29 % reviennent aux médicaments, 21 % aux dispositifs médicaux, l’alimentation arrive en troisième avec 11 %. Notamment à cause de la consommation de viande rouge. « Le secteur de la santé n’a pas entamé la réduction de ses émissions » a insisté Alexis Patissier à l’intention des représentants de quelque 50 établissements présents.
Lancer des évaluations dès maintenant
Pour Julien Fabbro, responsable de la restauration au CHRU de Nancy, « les consultations, les groupes de travail se multiplient dans l’administration sur le sujet. Décarbonation, économies d’énergie, lutte contre le plastique, sur ces sujets, les pressions risquent de se renforcer. On entend même dire que le financement des activités de nos établissements pourrait dépendre des résultats en la matière. Il faut nous y préparer, lancer des évaluations avant que ces sujets ne deviennent trop prégnants. C’est le moment aussi de remonter nos difficultés, nos besoins d’aide. »
Jean-Remy Dumont compte aussi, avec cet appel à projets, s’appuyer sur la dynamique des plans alimentation locaux et le Plan France Verte du gouvernement.
