« Il faut le dire, que ça marche ! » Après avoir tenté la voiture électrique dans un précédent poste, il y a quelques années, en Alsace et avoir buté sur sa trop faible autonomie, Hervé Levert, directeur de l’hôpital de Mortagne, dans l’Orne, est fier de présenter les trois automobiles électriques grâce auxquelles les aides-soignantes de l’Ephad de Bretoncelles effectuent tous les jours leurs tournées.
100 km par jour
Hervé Levert, directeur de l’hôpital de Mortagne © CH Mortagne
« Cet usage est particulièrement favorable à la voiture électrique puisque les personnes visitées habitent à 30 km au maximum. Les tournées des aides-soignantes sont organisées pour qu’elles passent le plus de temps possible auprès d’elles, donc moins sur la route. Les voitures ne font que ça, visites et retour à l’EHPAD. Elles font environ 100 km par jour. Cela laisse une grande marge de sécurité, l’autonomie d’une voiture électrique ayant doublé ces dernières années et atteint 340 km. Même si, avec l’usure de la batterie, cela baissera peut-être, ce sera toujours suffisant d’ici la fin du contrat, dans trois ans », explique Hervé Levert.
Le même coût, l’an dernier, que l’essence
Le passage à l’électrique correspond d’abord au projet de l’établissement, tourné vers le développement durable. Ensuite, fallait-il encore qu’il soit viable ! Les trois autos sont arrivées en octobre. Elles en ont remplacé trois autres voitures arrivées en fin de contrat de location. Devis établi, leur coût global sur trois ans, était le même que pour les précédentes, aide gouvernementale de 5000 € incluse. 393 € par mois et par voiture : 1180 € par mois au total. Entretien inclus auprès du concessionnaire de la marque situé à un quart d’heure de route.
À cela s’ajoute la consommation en électricité dont le coût « reste raisonnable même si le coût du kWh a augmenté et n’a rien à voir avec la flambée actuelle du prix des carburants », précise Hervé Levert. Il estime que l’électrique est un « choix rentable » qui lui fait « faire des économies », en ce moment.
De simples prises électriques
© CH Mortagne
D’autant que, coût éventuel écarté, l’hôpital n’a pas eu besoin d’investir dans des bornes de recharge rapide. Véhicules utilisés le jour, en recharge la nuit : ce tempo suffit pour s’en tenir à de simples prises électriques. Trois petites tranchées, pour amener les lignes à trois places de stationnement, derrière l’établissement, à l’abri des regards des passants, par souci de sécurité et le tour était joué.
« La seule contrainte imposée au personnel est de mettre les voitures en recharge au moins le soir », indique Hervé Levert. En dehors de cela, pas de précaution particulière à déployer en matière de recharge. Les batteries ne faiblissent plus davantage l’hiver que l’été. Le temps est aussi révolu où pour les conserver en état, il fallait qu’elles soient à plat avant de les recharger.
Véhicule hybride à l’hôpital
Les trois nouveaux véhicules donnent, de plus, une image moderne au service. Elles sont jaune, couleur préférée au blanc rappelant trop l’hôpital et floquées, « SSIAD Bretoncelles, Service de Soins Infirmiers à Domicile », elles attirent l’œil. Pour le service, une quatrième voiture reste thermique. Elle est destinée à la coordinatrice appelée parfois à des réunions lointaines, à Caen par exemple.
« L’électrique peut être intégré aux flottes hospitalières à condition que les voitures soient affectées, par des systèmes de réservation, à ce type de déplacement, pas très long », note Hervé Levert. C’est ce qu’il a commencé à faire à l’hôpital de Mortagne avec un véhicule hybride, pour les services techniques, qui voyage simplement aux alentours. Mais il n’est en pas question pour les véhicules de grande capacité et de forte puissance de la cuisine ou de la blanchisserie. En revanche, l’électrique pourrait être choisi pour une partie des sept citadines disponibles dans le parc pour les médecins et les cadres.
