Le CLAPS promeut le scoring RSE

Le Club des acheteurs de produits en santé (CLAPS) continue de se mobiliser en faveur du développement durable. Cinq de ses membres ont choisi d’utiliser la plateforme EcoVadis pour évaluer la performance RSE de leurs fournisseurs.

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Selon les estimations de l’ONG Shift Project, les achats des médicaments (15,6 millions de tonnes équivalent CO2) et des dispositifs médicaux (10 millions de tonnes équivalent CO2) pèsent 54 % du total des émissions de GES du secteur de la santé (lire notre article du 29 novembre 2021 ).

L’achat responsable, sujet traité depuis l’origine du Club

De quoi inciter le CLAPS à poursuivre ses actions de promotion en faveur d’un achat plus responsable. Car le sujet est sur la table depuis la naissance du Club en 2011. L’association, qui rassemble 14 des plus grands acheteurs privés et publics du secteur (AGEPS, Elsan, Hôpitaux civils de Lyon, Ramsay, Resah, Service de santé des armées, Unicancer, UniHa, Vivalto, Helpévia…), s’est dotée d’une charte développement durable dès 2014. Avant de mettre au point un questionnaire RSE à annexer aux DCE (Lire notre article du 20 mai 2021).

Le Club se mobilise en faveur de l’économie circulaire, en suivant de près la question du « reprocessing » des DM. Pratiquée en Allemagne, le retraitement des équipements n’est pas autorisé en France. L’association cherche régulièrement à démontrer aux pouvoirs publics tous les avantages de la formule, preuves à l’appui. « Nous travaillons également la question de la supply chain, qui n’est pas sans impact sur l’environnement, de l’optimisation des commandes et des approvisionnements au conditionnement des produits », illustre le président du CLAPS, Luc Delporte, par ailleurs directeur des achats et de l’innovation d’Unicancer.

Construire un écosystème vertueux

Luc Delporte

Sans industriels responsables, l’achat durable ressemblera à un vœu pieu. C’est pourquoi cinq de ses membres (Unicancer, Vivalto Santé, Cacic, GAM et Helpévia) ont décidé de recourir conjointement à la plateforme EcoVadis dans le but d’évaluer la performance RSE de leurs fournisseurs. Un choix qui ne doit rien au hasard. « Nous souhaitions un système solide, opposable, avec une nécessaire présence internationale, étant donné le caractère mondial de certaines supply chain. Cette plateforme référence déjà 85 000 entreprises, PME et grands groupes », argumente le président du CLAPS.

L’initiative est collective. « Nous sommes organisés en mode projet avec des réunions mensuelles », poursuit-il. D’autres membres du CLAPS pourraient rejoindre les 5, à l’image du Service de santé des armées intéressé par la démarche. Au total, près de 1300 entreprises sont concernées. « Des fournisseurs de produits de santé, mais pas que : il y aussi des prestataires de restauration collective, de services à la personne, des assurances… », précise Luc Delporte.

Un questionnaire à remplir

Chaque organisme a invité ses fournisseurs à s’enregistrer sur la plateforme, en leur expliquant l’intérêt du projet et son utilité. Les 5 se donnent un an pour convaincre un millier de titulaires. « En aucun cas, nous ne souhaitons forcer la main. Dans son courrier, Unicancer fait preuve de pédagogie, en montrant les avantages de la formule pour nous comme pour les entreprises, avec une réduction des risques. »

Les entreprises devront répondre à un questionnaire, différent en fonction de la taille , du type d’activité et de la localisation des sociétés, portant sur quatre grands thèmes : l’environnement (les consommations d’énergie et de ressources, le respect de la biodiversité, la pollution, la gestion des déchets, la santé des consommateurs…), le social (la sécurité des salariés, les conditions de travail, la formation du personnel, le respect des droits de l’homme…), l’éthique (notamment la prévention de la corruption) et les achats responsables.

Alimenter les plans de progrès des contrats

« Il s’agit d’un déclaratif sachant que chaque déclaration doit être assortie d’éléments de preuves pour être prise en compte », concède Luc Delporte, « et des experts d’Ecovadis peuvent aller vérifier les éléments fournis ». Le tout débouche sur une note, entre 0 et 100, correspondant à une échelle de criticité. L’utilisation de ce scoring RSE sera évidemment différente, en fonction du statut de l’acheteur. Pas question de sélectionner des soumissionnaires à partir des notes pour les entités soumises au Code de la commande publique.

« Le scoring ne servira pas de critère d’attribution pour Unicancer », confirme Luc Delporte, « les notes développement durable continueront à être établies en fonction des réponses apportées par les candidats au questionnaire intégré dans le DCE ». Le dispositif constituera avant tout un indicateur afin d’améliorer le suivi de l’exécution des marchés et d’alimenter les plans de progrès des contrats. « Les informations collectées contribueront également à améliorer la rédaction de nos cahiers des charges », complète Luc Delporte.

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