14e Baromètre Obsar : des résultats encourageants

Pour la 14e fois, l’Observatoire des achats responsables a présenté le 7 février les résultats de son baromètre annuel. Si le caractère prioritaire d’une démarche plus durable chez les acheteurs interrogés est désormais plébiscité et si la problématique sociale fait un bond, la prise de conscience et la volonté ne se concrétisent pas toujours dans les pratiques et dans les ressources affectées.

« Cela progresse », s’est félicité Pierre Pelouzet, hier, lors de la présentation du Baromètre des achats responsables 2023 que l’Obsar, association qu’il préside, réalise tous les ans. La traditionnelle étude quantitative a été effectuée en ligne auprès d’un échantillon de 346 décisionnaires en matière d’achats responsables, entre le 9 novembre et le 29 décembre 2022 (dont 76 salariés d’organisations publiques). Mais 312 réponses ont finalement pu être traitées.

Certains scores sont en effet très encourageants. Il n’y a plus que 12 % du panel qui n’ait pas engagé une démarche d’achats responsables. Mieux, le mouvement s’ancre dans le temps. 28 % des professionnels déclarent que leur organisation a débuté le processus depuis plus de 10 ans, 20 % depuis 5 ans et plus.

82 % jugent l’achat responsable prioritaire ou très prioritaire

Troisième résultat frappant : pour 82 % des structures de l’échantillon, l’achat responsable est jugé prioritaire ou très prioritaire. Soit une hausse de 6 % par rapport à la précédente enquête (lire notre article du 9 février 2022), tendance que l’on retrouve aussi bien dans le public que dans le privé. Il faut se souvenir que la proportion n’était que de la moitié des répondants en 2020. « Les achats responsables ne sont plus optionnels, ni un petit sujet », a réagi Pierre Pelouzet. 100 % des praticiens publics (94 % dans le privé) sont convaincus que les objectifs d’achats responsables sont un moyen important ou très important d’avoir un impact positif sur leur écosystème.

La très grande majorité des répondants travaille les différents aspects du développement durable. 86 % traitent l’amoindrissement de la consommation d’énergie, 85 % celle des déchets, 74 % la valorisation des produits en fin de vie, 73 % la thématique de la consommation d’eau. Toutefois la proportion baisse de manière significative dès que l’on parle d’achat de produits issus du réemploi (58 %) ou de la réduction des atteintes à la biodiversité (54 %).

Montée en puissance des répercussions sociales

L’enquête met en avant une montée en puissance de la dimension sociale de l’achat responsable, souvent occultée par la partie environnementale. La préservation de de la santé et la sécurité des personnes est considérée très importante par 76 % des professionnels questionnés (+21 %). 73 % pensent de même concernant la protection des droits humains (+26 %), 69 % s’agissant des conditions de travail dignes (+28 %) et 61 % de l’égalité et de la diversité (+21 %). 87 % des professionnels sondés déclarent faire appel de manière importante ou très importante au secteur du handicap, 78 % au secteur de l’insertion.

Néanmoins, la prise de conscience et les ambitions affichées ne se traduisent pas toujours dans les faits. Ne serait-ce qu’au chapitre des ressources humaines. « C’est là où cela coince », a admis Pierre Pelouzet. 46 % des organisations de l’échantillon n’ont affecté qu’une personne à temps partiel sur le sujet, 21 % un temps plein. Des pourcentages peu ou prou identiques au résultat du précédent baromètre. Les moyens dégagés pour monter en compétence ne semblent pas non plus à la hauteur des attentes.  Chez près de la moitié du panel, il n’y a pas eu de formation aux achats responsables depuis plus d’un an.

Le coût global mieux pris en compte

Côté pratiques, il y a du mieux et du moins bien. L’écriture noir sur blanc d’une politique dédiée progresse légèrement (60 %, soit +2), mais moins de la moitié des répondants (47 %) a dessiné sa cartographie des risques environnementaux et sociaux. Et à peine 35 % ont pris des engagements chiffrés et publics (contre 46 % lors du précédent baromètre). La mesure de la performance dans le domaine reste toujours aussi perfectible. Dans 26 % des cas, les indicateurs ne permettent pas de rendre compte des avancées. Pour 46 %, ils n’y parviennent qu’en partie.

Plus de 60 % de l’échantillon suit une démarche volontaire de labellisation ou d’évaluation. Avec deux poulains dans le tiercé, Pierre Pelouzet, également Médiateur des entreprises et papa du parcours national RFAR, a de quoi être satisfait. Sa charte et son label se classent en effet respectivement 1er et 3e des outils les plus prisés.

Autre bonne nouvelle, l’intégration du coût global fait un bond : 82 % des professionnels utilisent souvent ou systématiquement le coût d’utilisation, 62 % en font de même pour les dépenses liées à la fin de vie. Mais cette prise en compte ne se concrétise pas forcément dans la pondération des critères lors des mises en concurrence. La RSE pèse moins de 5 % chez près d’un tiers des acheteurs publics, entre 5 et 10 chez 40 %.

 


1 réaction
  1. WILLEMIN dit :

    HEJ, après ma certification Master 2 sur le déploiement d une démarche RSE en entreprise j aimerais intégrer votre équipe et partager mes compétences en Rse et intelligence collective

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